Large terracotta statuette of the muse Polymnia

Period
Hellenistic period, 3rd century B.C.
Dimension
H. 30 cm (11 13⁄16 in)

Roger Peyrefitte (1907-2000), Paris

Plektron Fine Arts
Catalogue d'exposition 'La Biennale Paris 2017, 20, ill. 21

Violaine Jeammet
Grande Galerie – Le journal du Louvre, Polymnie en couleurs, 16-17

 

La Biennale Paris, 2017

Statue de Polymnie, Musée du Capitole
(Montemartini), Rome

Figurine en terre cuite moulée représentant une jeune femme, au corps élancé. Elle se penche sur une colonnette, où elle s’accoude. Ce faisant, elle tourne la tête, tout en abaissant son regard, comme perdue dans ses pensées.
Son riche vêtement consiste en un long chiton finement plissé et un ample manteau passé sur l’épaule gauche. D’une main, la femme soulève le bord de ce manteau tandis que de l’autre, elle remonte un pan de l’étoffe, gestes de coquetterie, en accord avec l’élégance du drapé. Le pied qui dépasse du vêtement porte une sandalette, dont on voit la lanière enserrant le talon.
La ête est petite et le visage triangulaire présente des traits particulièrement fins et harmonieux : un large front, des yeux en amande et une bouche étroite esquissant un sourire. La chevelure, relevée en chignon, forme d’épais bandeaux sur les côtés. Une couronne florale, exécutée en pastillage, pourrait faire allusion au mariage.

Notice
La position de la femme accoudée à une colonne renvoie à une œuvre fameuse, qu’on connaît par plusieurs copies, dont celle du Musée du Capitole (inv. 2135). Il s’agit d’une sculpture grecque, datée de l’époque hellénistique (IIIe siècle avant J.-C.), représentant une Muse, identifiée généralement à Polymnie, patronne de la pantomime. Cette comparaison démontre l’influence de la grande sculpture contemporaine sur le modeleur ou coroplaste.
L’extrême qualité de la figurine tient à sa finesse et aussi à sa riche polychromie très bien conservée : chevelure, lèvres, bordure du manteau, moulures de la colonne, où alternent le brun, le rose, le jaune et le rouge. La plus belle partie de la figurine est sans doute la main droite, celle qui ramène vers le haut les plis du vêtement. On parlerait aujourd’hui d’une main de pianiste, tant les articulations sont fines. La figurine s’inscrit à l’évidence dans l’époque qui a vu naître ce qu’on appelle les Tanagras, ces terres cuites produites en Béotie, lesquelles ont tant séduit les modernes lors de leur découverte à la fin du XIXe siècle. Ils y voyaient une préfiguration de ces femmes aux formes parfaites, minces et élancées, professionnelles de la mode sous le nom de mannequins. L’exemplaire décrit ici se distingue nettement de la production courante par son extrême qualité, soulignée plus haut. Relevons encore au dos de la figurine près du trou d’évent, une inscription graveée : ΜΕΝΙΣΚΟΥ, nom propre attesté par ailleurs, dans ce cas au génitif. Il s’agit probablement du maître de l’atelier ou du coroplaste, dont ce serait en quelque sorte la signature.

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